Cinématographie

Le 24 janvier 1897, le français Gabriel Veyre organise les premières projections publiques à Cuba. La même année, il tourne les premières prises de vues avec Simulacro de incendio.En 1910, il existe déjà 200 salles sur l’île. Les premiers exploitants sont Santos et Artigas, et sont aussi les premiers producteurs nationaux en lançant neuf films dès 1913 dont Manuel García o el rey de los campos de Cuba réalisé par Enrique Díaz Quesada.
La fin de la Première Guerre mondiale marque le déclin du cinéma national et l’entrée en puissance des films américains.
Le premier acte culturel de la Révolution cubaine est la création, en 1959, de l’Institut cubain de l’art et de l’industrie cinématographique (ICAIC). L’ICAIC prend alors le contrôle total de la distribution et de l’exploitation, c’est-à-dire 594 salles et un marché de 83 millions de spectateurs (par rapport à la population, l’un des plus importants du continent latino-américain), dans ce cadre, incontestablement restreint, L’ICAIC et le cinéma cubain fonctionneront pourtant de façon remarquable. En 20 ans, l’ICAIC produit 86 longs métrages dont 55 fictions, 12 moyens métrages, 613 courts métrages et 142 dessins animés. La cinémathèque se développe ainsi que les ciné-clubs. Une revue Cine Cubano est publiée régulièrement. Afin d’accroître l’audience publique, on organise des unités de Cine-móvil, sur camion ou parfois à dos de mulet, vers les campagnes les plus reculées. Un effort d’alphabétisation audiovisuelle est entrepris et les grands films du monde entier sont projetés à Cuba, dans un contexte politique plutôt rigide et malgré les interdictions, l’ICAIC parvient à maintenir le cinéma cubain à un niveau honorable.
À partir de 1979, un grand festival de cinéma latino-américain se tient annuellement à La Havane. Dans le même esprit, avec la naissance de l’École des Amériques, école internationale de cinéma et de télévision des Trois Mondes, on s’est proposé d’en finir avec l’autodidactisme des réalisateurs du tiers monde en les formant aux techniques modernes et artisanales du septième art. Ces initiatives constituent pour le cinéma cubain une source d’ouverture et de projets.